Quête | Prolifération [Fini]

Je me trouvais actuellement à l’entrée d’un village situé à proximité de la forêt maudite. Un message, adressé aux aventuriers, avait été la raison de ma venue à cet endroit. Il avait besoin d’une personne assez courageuse pour éliminer des monstres sauvages saccageant leur ferme. Le souvenir de mon « père » afflua dans mon esprit. Il n’aurait pas hésité une seule seconde à secourir ces personnes. Une soudaine averse me sortit de mes réflexions. Il me fallait immédiatement un lieu pour être à l’abri. Cette tâche ne fut pas difficile puisqu’un marchand, à travers son échoppe, me proposa de me réfugier chez lui. Ne préférant pas finir trempé, je me ruai en direction de la boutique.

Une fois à l’intérieur, je pris un certain temps à observer la pièce. A première vue, c’était une pâtisserie car des baguettes, des gâteaux et des sucreries se trouvaient protégés par des vitrines. L’inconnu me sourit. C’était un homme aux cheveux châtains rasés et aux pupilles vertes. Il portait un tablier et ses mains étaient couvertes de farine. Je lui rendis son sourire puis demeura silencieux. D’un air distrait, je fixai l’extérieur à travers une fenêtre de la boulangerie. L’averse paraissait interminable. Finalement, ce fut le boulanger qui décida de briser la glace.

« Bonjour, jeune homme. Notre village n’a pas l’habitude de recevoir des visiteurs. Êtes-vous à la recherche d’une information particulière ? Au faites, excusez mon impolitesse. Je m’appelle Jean. »

Cet homme m’avait l’air digne de confiance et n’avait rien d’agressif. Toujours sans dire le moindre mot, je sortis de ma sacoche le message qui m’avait mené jusqu’ici afin de le lui montrer.  Il lut rapidement le bout de papier puis me le rendit. Encore une fois, il afficha un sourire rayonnant. A première vue, la venue d’une personne telle que moi était attendue depuis longtemps. Mon interlocuteur me demanda d’attendre dans son magasin puis sortit avec hâte à l’extérieur. Environ dix minutes plus tard, il revint accompagné d’un autre homme qui paraissait être un fermier. Après de brèves salutations, les deux personnes me remercièrent d’avoir accepté leur requête puis décidèrent de rentrer dans le vif du sujet.

Je faillis sortir hors de mes gonds. Mes poings étaient fermement serrés comme si cela allait suffire pour contenir ma colère. Un fermier a l'air hautain et fier s'était permis de mettre en question mes compétences. Il m'avait pris pour un moins que rien qui ne lui servirait qu'à protéger ses arrières. Certes, j'étais encore jeune, mais je savais au moins utiliser correctement mes armes. Dans un soupir d'exaspération, j'évacuai la rage qui m'avait prise à l'instant. Le regard du boulanger croisa le mien pendant un instant. J'y lus une certaine gêne. A priori, leur dirigeant ne paraissait pas se préoccuper de leur bien-être. Malgré cela, je n'étais personne pour m'opposer à leur chef. Ce fut à contre-cœur que je lui ai emboité le pas. Le devoir m'appelait.

La pluie s'était un peu calmée, mais la brume envahissait toujours les environs. Le continent ne portait pas son nom pour rien. En chemin, le fermier m'expliqua la situation dans laquelle son village se trouvait. Mon bons sens me fit comprendre qu'il n'avait pas tort. J'avais réagi comme un gamin tout à l'heure, en laissant place à ma fureur. Mon caractère courageux aurait pu me mener à ma perte si j'avais choisi d'agir sans l'aide de personne. Au loin, j'aperçus les Meiden. Leur yeux rouges inspiraient la crainte, mais je m'efforçais de garder mon calme. Durant deux ans, j'avais mené une vie bien trop paisible en évitant de m'aventurer dans des lieux dangereux. A ce moment-là, je devais affronter mon destin et combattre en tant que véritable chevalier.

« J'attends votre signal pour commencer le combat. Je ne voudrais pas vous contrarier. »

Mon épée glissa lentement de mon fourreau. Mon bouclier, dans ma main droite, me protégerait des attaques frontales. J'inspirai puis expirai plusieurs fois afin d'être le plus calme possible. Ce serait le moment parfait pour mettre à l’œuvre les enseignements de mon maître. Plus nous approchions de la position des créatures, plus leur silhouette se dessinait. Malgré leur horrible apparence, mon cœur brûlait de courage.

Le fermier semblait assez peu enclin à engager le combat, les marques rouges qui traversaient la brume étaient en train de tétaniser ce pauvre homme jusque ses paupières. Les yeux se multipliaient, preuve que de nombreux Meiden étaient en train de se regrouper pour attaquer les deux protagonistes. Perdant son sang froid, l'homme décida de courir vers le groupe dans un hurlement de rage.

- Si on ne fait rien maintenant ils seront encore plus !!

Il sortait alors une petite machette rouillée de son fourreau, il ne portait aucune armure et il s'élançait dans la bataille comme un fou de guerre, une chose était sûre, il ne connaissait que très peu de choses à l'art du combat et son arme n'était pas des plus efficace et utile. Il engageait alors le combat en attendant que le chevalier le rejoigne. Il tenta alors de donner un coup tranchant au premier adversaire qui se désignait devant lui mais tombait alors lamentablement à terre..

- Je vais tous vous tuer, bande de monstres débiles !!

Alors qu'il se battait contre un d'entre eux, deux autres vinrent l'encercler.

Les monstres ne cessèrent pas d'affluer. Leur seul avantage était leur supériorité numérique. Plus il y en avait, plus mes chances de sortir vainqueur devenaient minces. Soudain, après un lourd moment de silence, le fermier s'élança comme un imbécile vers nos ennemis. Il n'a qu'une machette rouillée et pourtant, il faisait preuve d'un courage exemplaire. Cependant, malgré sa bravoure, il ne semblait pas savoir combattre, car il était lamentablement tombé à terre, en essayant de frapper sa première cible. Quant à moi, je n'avais pas perdu mon temps à rêvasser. Dès le moment où mon compagnon s'était rué, je n'avais pas eu de peine à le rattraper. Derrière lui, deux autres fourbes créatures vinrent l'encercler afin de ne lui laisser aucune chance de fuir.

Sus aux Meiden !

J'avais hurlé cette phrase pour les provoquer même si ces êtres maléfiques ne me comprenaient pas. Sans perdre plus de temps, je choisis une des cibles qui avaient encerclé le fermier. Le Meiden m'aperçut et décida de m'affronter. Parfait, je n'étais pas du genre à frapper dans le dos d'un adversaire, qu'il soit un monstre ou un être humain. Avec mon épée fermement tenu dans ma main pour ne pas la perdre, je lui assénai une attaque en diagonale. Le temps sembla se figer autour de moi au moment de la frappe. Le coup allait-il l'atteindre ?

Alors que le jeune chevalier courrait vers les Meiden, l'autre homme se relevait à son tour pour commencer à attaquer sérieusement les créatures. Alors qu'il se prenait à celui qu'il avait pris en grippe, les deux autres Meiden se tournèrent alors sous la menace du chevalier habillé de vert. Les Meiden se voulaient alors agressif dès que le combat commençait, mais le chevalier était bien plus rapide sur son mouvement et au vu de sa posture, il attaquerait forcement le premier. Les deux Meiden avaient pour but de mordre le chevalier, mais il réussis à en tuer un d'un seul coup de part sa force. L'autre animal tenta pourtant de venger son camarade mais rata son coup de peu, le chevalier ayant surement une excellente esquive.

- Wow pas mal le bleu ! Enfin, le vert ! Je sais en faire autant que toi !

Le fermier tenta alors de mettre un coup sur le Meiden qui ne réussissais pas à esquiver, la blessure n'était pas profonde et insuffisante pour l'envoyer au tapis, surtout que le Meiden était encore conscients. Il répliqua aussi vite en sautant au coup du fermier pour s'en venger, perturber par une petite foulure, il ne put pas faire autre chose que de prendre le puissant assaut de plein fouet.

Spoiler:

Le Meiden se prit de plein fouet le tranchant de mon épée. Il tituba quelques instants, visiblement étonné, puis s'effondra sur le sol. Un large sourire fendit mon visage. Mes entraînements n'avaient pas servi à rien. J'aurais pu me réjouir d'avoir éliminé le premier adversaire de ma vie, mais la situation tendue ne m'en donna pas le temps. Pour se venger, une autre créature décida de m'attaquer. Mes réflexes me permirent d'esquiver de justesse l'attaque. Un petit rire provocant s'échappa de ma bouche à l'encontre du Meiden. A côté, le fermier complimenta mes deux actions réussies. Finalement, je le trouvais assez sympathique, peut-être parce que nous étions alliés. Mon équipier visa son adversaire avec sa machette et fit mouche.

« Vous vous débrouillez bien aussi. »

L'attaque n'avait malheureusement pas perturbé le monstre qui riposta presque aussitôt avec férocité. A mon plus grand regret, le fermier ne fut pas assez rapide et encaissa l'assaut. Quant à moi, mon propre adversaire ne tarderait pas à revenir à l'assaut. Pour ne pas lui laisser le temps d'une seconde attaque, il fallait que j'agisse au plus vite. Après un léger murmure, j'activai un sort.

« Frappe céleste ! »

C'était ma première utilisation de la magie en combat. Elle affluait à travers mon corps pour se diriger vers la lame de mon épée. Une aura bleue à peine perceptible entoura mon arme. Je ne pouvais utiliser cette attaque qu'une fois. Aucune erreur était envisageable. Après un bond rapide et l'épée dans les airs, je souhaitai ardemment l'éliminer en un coup.

Combat:

Nous avions réussi à nous débarrasser des trois Meiden avec une facilité déconcertante. Leur cadavre n'était déjà plus vu visible sous la brume que quatre autres monstres identiques vinrent les venger. Dos à dos, le fermier et moi étions encerclés par nos adversaires. Deux créatures face à moi, deux autres devant mon allié. Le combat prévoyait d'être plus rude que tout à l'heure. Pendant notre court moment de pause, je répondis à la question de mon équipier.

« J'ai beau ne pas en avoir l'air, mais je sais utiliser la magie. Par contre, je ne pourrais pas reproduire une nouvelle fois ce que j'ai réalisé. »

Effectivement, le sort avait dévoré une grande partie de mon énergie magique. En général, il était réservé pour les monstres plus redoutables, mais je ne m'étais pas douté une seconde que d'autres monstres auraient surgi de nul part. Cependant, il me restait assez de force pour lancer une dernière technique.

« Épée céleste ! »

Un halo blanc de magie entoura la lame de mon épée. Il fallait tout donner pour sortir vainqueur de cet affrontement. Profitant de la méfiance et de l'hésitation des Meiden, je me lançai rapidement vers une cible afin de le frapper. Je devais absolument réussir ce premier assaut.

Les Meiden grognaient, bavaient et semblaient vraiment énervé par la mort de leurs trois camarades. Alors que le jeune fonçait sur un des monstres après avoir enchanté son épée avec grand succès, il décidait de lui assener un coup défiant toute concurrence, le Meiden avait pris toute l'attaque et l'esquiver n'était même pas envisageable. Le guerrier venait de mettre fin à l'existence du monstre devant lui en un seul coup, il devait s'y habitué à force !

- Moi aussi je peux faire des sacrés truc !

Pas vraiment de la magie en soit, enfin il n'y semblait totalement pas s'y connaitre mais les surprises peuvent parfois être de bonnes augures. Alors qu'il semblait ne prendre appuis que sur un pied il reprenais son équilibre avec ses deux pieds avec forces, semblant lancer quelque chose.

- Machette tournoyante !!

Son arme se mettait alors à trancher l'air en passant par les deux Meiden, les blessant de part et d'autres avant de revenir au fermier, les blessures n'étaient pas conséquentes mais au moins les deux créatures étaient un peu affaiblies. Les monstres se mettaient alors à charger tour à tour, le premier tenta de donner un coup de flanc à Lusan et sa rage lui permit même de faire un coup d'une puissance spectaculaire, même si l'armure de Lusan le protégeait bien. Le fermier de son coté, subissait les assaut répété des Meiden entre morsure pour le premier et charge pour l'autre, mais le deuxième avait raté son coup par chance. La morsure n'était pas trop grave mais le fermier saignait tout de même.

Tour 1:

Et de trois ! Les monstres tombaient à chaque fois, soit grâce au tranchant de mon épée, soit à cause de mon talent pour le combat. Quoiqu'il en soit, je continuai à me battre avec acharnement. Le fermier en faisait de même. Il avait réalisé une attaque nommée "Machette tournoyante" qui frappait les monstres qui se trouvaient dans la trajectoire de l'arme. Cette action me laissa bouche-bée pendant un long moment. Il avait réussi à toucher deux adversaires à la fois et comme un boomerang, sa machette avait retrouvé son chemin jusqu'à sa main. Pour mon plus grand malheur, cet instant d'inattention me valut un coup au flanc d'une puissance hors du commun. Je titubai sur le côté, le souffle coupé. Heureusement, mon armure avait amoindri les dégâts. Lors d'un affrontement, il ne fallait jamais se reposer sur ses lauriers trop longtemps.

Tu vas payer pour cet affront !

Derrière moi, le fermier avait reçu une morsure et avait échappé de peu à une autre attaque. Certes, il avait réussi à toucher deux adversaires en un coup, mais la situation ne penchait pas en sa faveur. Curieux, je lui criai une question tout en observant attentivement mon adversaire.

Pouvez-vous encore utiliser votre machette tournoyante ?

Quant à moi, mon sort fonctionnait toujours à première vue. L'attaque précédente ne m'avait pas laissé sous un état critique et n'avait pas désactivé l'enchantement par chance. Puisant encore dans mon courage, je m'élançai une nouvelle fois vers un nouvel adversaire, l'épée prête à le trancher.

Le combat était rude, les Meiden semblaient beaucoup moins courageux qu'avant, et dans la brume on pouvait voir les yeux rouges se disperser de plus en plus. Le Meiden qui faisait face à Lusan était à présent sous le joug de son adversaire qui fonçait droit sur lui pour l'entailler, piégé par la peur le monstre ne pouvait pas bouger, et la blessure était bien trop grave pour qu'il puisse tenir debout. Ainsi c'était là le coup de grâce pour le monstre.

- Ouais, mais l'autre saloperie m'a bien amoché, je pourrais le faire qu'une seule fois !

Ainsi il reprenait ses appuis pour effectuer le même mouvement que le dernier qu'il avait effectué. Il était ainsi en de moins bonne conditions mais la première cible était atteinte et elle se coucha après avoir reçu le coup, trop épuisée et souffrante pour continuer, sa mort fut rapide, l'autre animal ne fut pas toucher pour autant, la machette passant non loin de ses pattes.

- Fait chier !! J'y étais presque !

Alors que la déception pouvait se lire dans les paroles du fermier mais aussi sur son visage, il fut bien réjouis de voir le Meiden se faire écraser par une force inconnu et de mourir. La joie n'était que de courte durée, car ce qui avait mis a terre le Meiden n'était autre qu'un monstre semblable mais plus grand, plus féroce aussi...

- Je crois que voilà leur chef, c'est un gros morceau !!

La bête était un peu plus haute que les deux combattant et ses muscles étaient tendus comme si elle était folle, le combat serait surement rude...

Tour 2:

Ma cible connut le même triste sort que ses camarades. Mon épée était couverte de leur sang impur. Le fermier avait relancé son sort et avait réussi de cette manière à abattre l'un de ses ennemis. Je me permis de souffler le temps qu'il parvienne à abattre son adversaire. Par chance, le combat n'avait pas été long et harassant. Soudain, son adversaire se fit aplatir comme une crêpe par un monstre plus puissant. A mesure qu'il avançait, je parvins à distinguer ses traits. C'était un Meiden à la musculature développée et avec un air féroce. A première vue, il n'était pas à prendre à la légère. Après une dernière inspiration, je me jurai de le vaincre.

Vainquons-le puis partons de ce maudit endroit !

La brume envahissait encore les alentours. Cependant, la pluie avait quitté le terrain quelques secondes après l'apparition de l'immense aberration. Les cadavres des monstres avaient déjà disparu de mon champ de vision. Mon corps devait encore livrer une dernière bataille avant de se reposer. Dans un lieu saint, mon maître devait probablement veiller sur moi. Pour lui, j'étais prêt à me battre jusqu'au bout. Fixant intensément la Matriarche Meiden, je courus la lame en avant. Après un petit bond, mes pieds décollèrent du sol et ma lame décrivit un arc de cercle horizontal devant moi. Le combat ne faisait que de commencer.

Raaah !

L'air semblait changé, il s'agissait là d'un tournant dans la multitude de combat qui se déroulait ici, en effet la bête était énorme et les chances de victoire, après les combats qu'ils avaient du menés étaient minces. La bête bavait et grognait alors que le cadavre d'une de ses progéniture disparaissait sous sa patte. Le chevalier s'élançait alors sur le monstre qui se tenait devant lui, son arme droite en avant. Il réussissais à infliger un coup de taille à la bête, celle-ci tenait pourtant encore debout devant le jeune chevalier, mettant fin à sa série meurtrière.

- C'est un résistant celui là, laisse moi faire !

Le fermier courrait alors tel un dératé pour donner un coup à la bête, visiblement il avait eu plus de précision à ce moment puisqu'il trouva le moyen de toucher la monstre à la tête. Le touchant proche de l’œil, on pouvait remarquer une certaine gêne pour le monstre, celui-ci était alors en colère. Avant que le fermier ne put reculer, la matriarche trouva le moyen de lui mettre un coup de patte d'une force herculéenne. Faisant reculé le fermier avec un cri de douleur, la bête était puissante et elle ne se laissait pas faire...

- Faudra en terminer vite... Je tiendrais pas le prochain coup...

Le fermier était vraiment amoché, sa posture était une posture de désespoir, mais pourtant il ne lâchait pas son arme et était prêt à en découvre, rien ne le ferais partir du combat.

Tour 3:

La Matriarche Meiden résista à mon attaque. Elle n'avait rien de comparable avec les précédents monstres. Le fermier voulut à son tour porter une attaque. Ses chances d'infliger le coup de grâce étaient minces. Mon équipier n'était pas taillé pour le combat. Notre adversaire eut le temps de lui porter un coup d'une violence inouïe. Mon corps fut saisi d'un frisson. Le fermier lâcha un cri de douleur. Il n'était pas taillé pour combattre des adversaires de cette puissance. Inquiet, je vins à ses côtés pour lui demander une chose.

Restez en retrait. Les habitants du village ont besoin d'un dirigeant tel que vous. C'est mon boulot de vaincre ce genre de bête.

Je m'efforçais de paraître le plus confiant possible. Un chevalier se devait d'affronter le danger avec bravoure. Les modestes civils n'avaient pas à faire mon boulot à ma place. Le monstre approchait toujours, prêt nous éliminer. Le fermier paraissait vraiment mal en point et un nouveau coup de la bête lui serait fatal. Prenant à nouveau mon épée où le sort fonctionnait toujours, je me lançai à nouveau vers le monstre.

Malgré les indications du chevalier, l'homme ne comptait en aucun cas reculer, il se mettait même à sourire. Il serrait alors son arme dans ses mains pour bien la maintenir, se redressant pour faire face au monstre et ainsi se redonner du courage.

- Tu sais petit, c'est gentil de vouloir me protéger... Mais si je me bats pas comment pourrais-je encore me voir dans une glace !? Je dois faire tout mon possible pour protéger mon village parce qu'ils comptent sur moi, que tu le veuille ou non !!

Le villageois s'élança alors comme un forcené à la suite du chevalier, l'arme au poing en hurlant pour se donner du courage. Il ne raterait pour rien au monde cette occasion de montrer à tous qu'en plus de diriger le village, il tient aux habitants comme à la prunelle de ses yeux, et même si la mort l'attendait au bout, cela serait dans l'honneur. Alors que le chevalier avait donner un coup concentrant toute sa volonté à la bête, le villageois abrégea les souffrances de la bête. Tout le mérite revenait au chevalier car après son assaut fabuleux, la bête était en très mauvais état, mais le coup du fermier fut le décisif. La matriarche luttait encore un peu avant de s'écrouler au pieds des deux combattants, dont le fermier qui ne s'en remettait pas...

- On a réussis... ?

Plus aucun animal ne venait alors à la rencontre des deux hommes, la prolifération avait été repoussée. Le village attendait avec impatience le retour des deux protecteurs.

Tour 4:

L’adrénaline disparaît peu à peu pour laisser place à la fatigue. Mon corps n'était pas épuisé, mais j'avais de m'asseoir un instant avant de retourner au village. A l'horizon, les points rouges avaient disparu comme par magie. La mort de leur chef avait mis fin à la prolifération. J'en étais sûr et certain. Mon épée perdit son enchantement et redevint normal. Elle m'avait beaucoup servi lors de l'affrontement. Un sourire s'était figé sur mon visage depuis plusieurs minutes. J'avais l'impression d'être sorti d'un rêve éveillé et irréel. Ma première quête en tant qu'aventurier venait d'être terminé. Mon regard glissa vers mon équipier.

Le fermier se tenait à proximité. Il avait infligé le coup de grâce à la créature. Mon avertissement était passé par l'une de ses oreilles et était sorti par l'autre. Cet homme, qui m'avait donné l'impression d'être égocentrique et égoïste, avait révélé son véritable caractère. Un caractère d'acier, prêt à perdre la vie pour sauver son village. Ce paysan méritait du respect. Dans notre combat, il n'avait aucune préparation, aucune arme digne de ce nom, mais pourtant, il s'était battu comme un grand chevalier.  Le moment d'annoncer la nouvelle aux civils était arrivé.

Nous avons réussi...

Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres. Prenant appui sur mon épée afin de me lever, je pris le chemin du retour aux côtés de mon acolyte. Après avoir annoncé la nouvelle, je partirais immédiatement du village afin de rejoindre Alexandrie. Le voyage serait long, mais je parviendrais à y aller. Pour mon plus grand bonheur, le combat n'avait pas vidé toute mon endurance.

Alors que tous les combats étaient terminés, le chef du village ainsi que le chevalier rentrèrent dans le petit havre. Rien n'avait bougé si ce n'est que la pluie avait cessée de tomber. Le calme régnait alors dans le village qui accueillait le vagabond avec sourire et sans paroles. Une fois arrivé à la maison du chef, celui-ci rentrait puis sortait rapidement pour revenir voir le jeune qui méritait récompense.

- Voilà, c'est la récompense qu'on comptait donner à ceux qui viendraient nous aider, mais vu que tu es seul il n'y aura pas à partager.

La bourse que tendait l'homme semblait être bien remplie, autant par les pièces que par divers objets, dont un qui aurait su attirer l'attention de l'aventurier. Dissimulé au milieu des pièces, une petite pierre brillant d'une lueur violette était cachée. Un forgeron ou un joailler saurait surement renseigner le jeune sur cet étrange artefact. Après plusieurs remerciement et une tape amicale sur l'épaule du jeune, le chef pris congé pour panser ses blessures, laissant Lusan continuer son chemin.

Résultat: