Les vacances sont loin d'arriver... { Fini }

Ah, il ne semblait pas vouloir m'indiquer ce que je souhaitais. Vais-je être obligée de lui expliquer ce que je sais avant qu'il ne me dise ce que, lui, sait ? C'est fort probable, mais comment le lui expliquer sans que mes origines ne soient dévoilées ? J'ai peut être une idée... Alors que je comptais lui répondre, voilà qu'on nous annonce l'entrée en gare du train. Ah, parce qu'en plus on doit en changer ? On ne m'avait pas prévenue de ça... Peu de temps après, il me dit que je dois me dépêcher pour ne pas que ses soit disant amis le retrouvent. Je reste silencieuse, attrapant mon sac que je place sur mon dos, c'est plus facile pour le porter. Je me retourne alors vers lui, qui a mis un masque ridicule. Je me retiens de rire, bien que le sourire sur mes lèvres s'était élargi. Un masque de fille... Il n'aurait pas pu avoir une meilleure idée ?

Alors que le train s'arrête, je le suis jusque la sortie mais il s'éclipse à ce moment-là. Je tente au moins de le garder dans mon champ de vision, histoire de pouvoir trouver le train sans problèmes. Je ne peux pas courir aussi vite, alors je me contente de marcher vite. Après quelques temps, j'entre dans ce qui semble être le second train. La gare ne possédant que deux quais, je ne pense pas avoir le choix. Je le cherche alors du regard, puis finit par le trouver entre deux sièges. Je viens m'assoir sur l'un d'entre eux, venant me mettre à côté de la fenêtre. Je soupire alors, marcher ainsi donne chaud. Ce n'est pas que je n'ai pas l'habitude de marcher, mais je ne marche pas aussi vite et encore moins dans un endroit me paraissant étouffant. Je viens alors prendre la parole, pour répondre à ce qu'il m'a dit tout à l'heure.

« Hum... Si je vous dis ce que vous voulez savoir sur ce bâton, me donnerez vous des informations sur celui-ci ? »

Non, je ne crois pas ce qu'il m'a dit. Il n'a pas pu voir ce bâton. A moins qu'il entre souvent dans des maisons de nobles, mais je n'y crois pas du tout. Je le fixe alors. Je pense pouvoir répondre à ses questions tout en gardant une part de mystères, du moins je l'espère. Et, si d'autres personnes entrent dans le train, je pense que j'attendrai la fin du trajet.

« Vous devez vraiment courir souvent pour vous déplacer aussi vite ... »

Ah, voilà que je murmure mes pensées, maintenant... Bon, cette fois, ce n'est pas grave, ce n'est pas quelque chose qui me parait très important.

Je doutais qu'elle puisse me suivre mais apparemment c'est chose faite, elle s'asseyait non loin de moi alors que je me relevais juste après pour m'asseoir en face d'elle à mon tour. Son bâton était toujours avec elle et ne comptait pas le lâcher, c'est vraiment étrange surtout pour une simple fille de la ville. Qu'elle me dise ce que je veux savoir sur ce bâton ? Pff, elle croit vraiment ce qu'elle raconte ? Je connais beaucoup de chose de ce bâton et si j'en crois ce que je vois peut-être même plus qu'elle, alors que voudrait-elle m'apprendre sur celui-ci ? Elle me fixe maintenant, je compte bien ne rien lui dévoiler sur ce bâton pour l'instant, si ça se trouve elle veut juste savoir ce que je sais et, si j'en sais trop, ma rayer de la carte... Mais je devais trouver un moyen de faire diversion et... Bingo !!

- En fait, ce bâton c'est...

Je l'avais vu par la fenêtre, un homme venait de rentrer dans le train, je m'arrêtais donc alors de parler comme si je ne voulais pas qu'une autre personne qu'elle ne l'entende, laissant alors valoir un petit mouvement de tête pour indiquer la présence de cet homme. La mascarade n'était pas explicite du tout et si elle l'avait remarqué, c'était certain que ce n'était pas une personne normale, du tout au tout...

- On en reparlera à l'arrivée, le train ne devrait pas être trop long puisque nous sommes dans la descente.

Je me demandais juste une petite chose, je ne sais pas si je devais vraiment lui demander mais il semblerait que j'ai eu beaucoup de chance d'être arrivé ici, en effet il faut un laisser-passer spécial pour prendre le train, délivré uniquement à la gare... Ils ne font aucun contrôle à la gare du sommet car tout le monde est sensé en avoir un, mais à Boden...

- D'ailleurs, tu as ton laisser-passer ? J'ai oublié de prendre le mien dans la précipitation et si on en a un pour deux ça passera, au moins pour sortir de la gare...

En même temps, si je comptais en prendre un, je me serais fait arrêter illico alors je ne pouvais pas laisser passer une chose pareille, sans mauvais jeu de mot... Le train se mettait alors en route, la durée du voyage ne devrait pas être plus longue que la moitié de la montée, il ne restait donc plus qu'à attendre...

Alors que je continue de le fixer, en espérant avoir une réponse, il commence à répondre mais se coupe dans son élan, comme si quelque chose l'empêchait de continuer. Je me mets alors à observer les alentours, et mon regard finit par croiser celui d'un autre homme. Je soupire alors, ma tête se retournant vers la fripouille, celui-ci reprenant la parole. A l'arrivée, hum ? Je l'espère bien... Va-t-il respecter ce qu'il vient de dire ? A voir dans le prochain épisode... Il me pose alors une question, et j'ai un petit sursaut, me posant la question. Un laisser-passer ? En ai-je un ? Ah ! Peut être ça. Je retire alors le sac de mon dos, en plus il est assez gênant pour s'assoir. Posé à côté de moi, je fais passer une de mes mains dans la poche de devant. J'en sors un bout de papier assez abimé, que Mère m'avait donné avant de partir. Je ne sais pas où elle a pu l'avoir, ni quand. Tiens, faudra que je le lui demande. Je me retourne alors vers l'homme en face de moi, lui montrant le papier.

« Je pense que ceci en est un, mais je ne suis pas sûre... »

On peut à peine lire ce qui est écrit dessus, comme s'il avait été conservé pendant vingt ans entre les pages d'un vieux livre. Parce que, oui, le papier a vieilli, mais par rapport à son âge, il parait en bon état. Trop de mystères dans cette famille. Il ne me reste plus qu'à espérer que ce papier n'ait jamais été utilisé. Je le rapproche alors de mon visage, pour pouvoir essayer d'y lire quelques mots, dont un nom que je ne connais pas. Si ce n'était pas ma mère, à qui était-ce ? Ah, tant que je peux passer, ça devrait être bon...

« Je me demande à qui cela a pu appartenir... », ai-je murmuré.

Peut être que cette personne était connue ? Peut être que je pourrai en apprendre plus. Mais où aller pour ça ? Je peux toujours commencer mes recherches à Lindblum, comme c'était prévu...

Elle me tend un papier ancien pour que je puisse l'observer, vu la couleur et les écritures c'est sur qu'il s'agit là d'un laisser-passer venant de la reine Branet, cela fait bien longtemps que je n'en avait pas vu. Je reste néanmoins stoïque quant à l'état de celui-ci... Il était vraiment bien dégradé par le fil des ages et j'espère qu'ils nous laisseront passer tout de même, la logique voudrait qu'en le montrant juste cela puisse marcher. Elle essaye aussi de le déchiffrer, mais si ça se trouve elle ne sait pas lire. Elle se demande à qui ça appartient !? Elle l'a trouvé dans la rue ou quoi ? Si c'est ça elle est extrêmement chanceuse.

- Il a l'air ancien, du moins ça fait longtemps que la reine ne donne plus de laisser-passer à la plèbe, serais-tu donc plus qu'une paysanne ?

Je la regardais droit dans les yeux pour rajouter de la pression à mes arguments, je ne la quittais pas du regard pour lui faire sentir mon insistance, même si au final je ne cherchais rien. Après plusieurs seconde passées ainsi dans le silence j'éloignais mon visage en souriant.

- Allons je rigole évidemment, même si tu es aussi jolie qu'une noble ça se voit de suite que tu n'en est pas une !

Je lui faisais un petit clin d’œil, même si je savais au fond de moi qu'elle n'était aucunement une simple demoiselle des rues, c'était bien trop simple. Puis on ne se promène pas avec ce genre de vêtements ou de bâtons, ils ne sont pas du premiers prix, et quand je l'ai touché tout à l'heure j'ai presque sentit de la soie au bout de mes doigts. Et c'est surement ce qui coute le plus cher à présent en matière de textile, je ne comprend pas encore qu'elle ne s'est pas attiré de problèmes. Je regarde alors par la fenêtre en souriant.

- Ah, je vois les portes de la gare, c'est vrai que c'est vachement plus rapide quand on descend !

Je riais alors d'un rire jaune et très faux, même si je faisais cela pour détendre l'atmosphère que j'avais instalé auparavant, nos chemins allaient surement bientôt se séparé, enfin, après notre marche vers Lindblum.

Je me décide alors à ranger ce bout de papier, alors qu'il me répond. Je le regarde avec un air étonné. Ce qui me surprend le plus, ce n'est pas sa question, mais le fait que ce soit la reine qui ait donné ça. La reine ? Mais pourquoi Mère gardait ça ? Quel lien avait-elle avec la reine ? En fait, je me suis posé ces questions tellement rapidement que je ne comprends pas pourquoi il me regarde ainsi. J'ai du oublier d'entendre quelques mots, je me demande bien ce que ça pourrait être... Mes joues se teintent légèrement de rouge lorsqu'il prononce ses prochaines paroles. Aussi jolie qu'une noble ? Il se doute de quelque chose ? Ce sont peut être les mots que je n'ai pas entendus... Je cligne assez rapidement des yeux à son clin d’œil. Mais pourquoi fait-il cela ? Je regarde à mon tour par la fenêtre quand il parle des portes de la gare, mais ne comprends pas pourquoi il rit... C'est si drôle que ça, que le train soit plus rapide. Je prends alors la parole, espérant cette fois avoir une réponse.

« Il était écrit le nom de Louïsa sur le laisser-passer. Auriez-vous entendu parlez d'une femme s'appelant ainsi... ? »

Même dans les livres, je n'en ai pas entendu parler. Mais, il existe peut être des histoires sur cette femme que je ne connais pas, ou qui ne sont pas connues des nobles. Il est possible qu'elle ait fait quelque chose de remarquable, il y a bien longtemps. Et cela aurait peut être un rapport avec Mère. Mais quoi ? Je soupire alors, puis tourne à nouveau la tête vers lui.

« Sinon, vous comptez faire quoi après ? Mis à part courir... »

J'ai un petit sourire aux lèvres, autant pendant mes paroles qu'après. Je me demande d'ailleurs si courir est son passe-temps... Après tout, il y en a bien qui jouent aux cartes, alors pourquoi pas ça ?

Louïsa... Louïsa... Non, franchement ça ne me disais rien du tout, je ne sais pas ce qu'elle attendait de moi, puis même si je connaissais une Louïsa ce n'était pas sûr que ce soit elle, puisqu'il n'y a pas qu'un chien qui s'appelle Medor ! De toute manière je ne sais rien alors ça ne sert à rien que je me tracasse. Je continuais d'observer par la fenêtre, regardant la gare qui se rapprochait de plus en plus, enfin, même si c'était nous qui nous rapprochions.

- Je connais rien d'une certaine Louïsa, désolé.

Avec tous mes mensonges je ne sais pas si elle m'aurait cru mais pour une fois c'était vrai, elle n'avait pas le choix de me croire. Le train annonçait son entrée en gare, alors il me fallait faire vite pour lui répondre alors que je renfilais mon masque.

- Comme je te l'ai dit, il faut que je termine ma course avant mes amis ! A pars ça rien, on a miser une grosse somme,dix milles gils quand même !

Je me levais alors que le train s'arrêtait, je m'écartais pour laisser la jeune Loren passer, il fallait qu'elle passe avant car c'est elle qui avait le laisser passer... J'espère juste qu'elle saura aller vite pour que je puisse passer sans me faire arrêter...

Je hausse alors les épaules à sa réponse. Tant pis s'il ne connait pas. Peut être que des personnes plus vieilles sauraient mieux me renseigner, encore faut-il tomber sur la bonne personne. Il me dit alors qu'il doit finir sa course car il y a un pari, et dix mille gils quand même. Personne ne dirait non à cette somme, surtout toute personne ayant du mal sur les fins de mois. Quand ils annoncent enfin notre arrivée à la gare et que la fripouille se lève, j'en fais de même en reprenant mon sac. En même temps, je lâche un soupire. Si seulement je pouvais transporter ça autrement. Je passe alors devant lui avec un faible sourire, avant de m'approcher de la sortie. Le train s'est arrêté, ses portes étant ouvertes. Je bloque le passage un moment, me tournant vers lui pour lui lâcher quelques mots.

« Vous ne connaitriez pas quelqu'un d'assez vieux, qui pourrait avoir un tel renseignement ? »

Je sors alors du train, et reste au milieu du quai. Où aller maintenant ? Il semble y avoir quelques panneaux là-bas, je décide donc de m'en approcher d'un pas sûr et rapide. Je suppose qu'il faut encore faire vite s'il fait la course... Dès que j'arrive à lire l'inscription de Lindblum, je prends alors ce chemin. Un peu plus loin sur notre route semblent se trouver quelques gardes. Ce serait donc là qu'il faut aller. J'observe alors l'homme qui est sensé m'accompagner, mais il n'a maintenant plus rien d'un homme, avec ce visage de petite fille... Je soupire alors en murmurant pour que seul lui m'entende, vu que cet endroit est quand même assez peuplé.

« Vous auriez pu choisir un masque de grand-père... »

Je souris, un peu amusée par mes paroles. Quelques instants après, nous voilà à quelques mètres des gardes, qui nous interpellent.

« Votre laisser-passer. »

Je reviens chercher ce vieux papier et leur montre, ne me sentant ni nerveuse ni gênée, rien de tout cela. A quoi bon ? Si la fripouille n'a rien vu d'anormal, c'est que ce doit être un vrai. Il est juste vieux. Du moins, je l'espère.

Enfin arrivé à la gare, derrière les portes de la citadelle je ne risquerais plus rien alors il fallait que je sorte au plus vite, sauf qu'elle en décidait autrement, voilà qu'elle me bloque le passage !? Je le savais, elle sait tout pour la prime et elle va... Avancer ? Ah d'accord, elle ne me posais donc qu'une question banale, j'étais rassuré, même si mon cœur, lui, allait bientôt imploser. Je hochais la tête négativement comme pour lui répondre que je ne savais rien, puis voilà qu'elle se met à me lancer des reproches sur mon masque !! Je ne suis pas vieux, je ne vais pas me déguiser en grand-père !! Ce que j'ai là parait bien plus crédible qu'un masque d'homme du troisième age !! Nous voilà maintenant contrôler par les gardes, fort heureusement je savais m'y prendre, même si quelque chose semblait clocher...

- Ce laisser-passer semble bien vieux... Mandaté de la reine Branet il y a 19 ans... C'est bon ! Votre laisser-passer... Monsieur... ?

Hé oui, il fallait que ça arrive je ne pouvais pas rester cacher indéfiniment, ce n'est pas a cause du masque loin de là, c'est plutôt à cause du fait que je n'ai pas de poitrine à mon avis. Je cherche mes mots rapidement puis me met à parler d'une voix âgée, d'un ton forçant et en mimant le fait que j'ai du mal à parler.

- Garde... Je n'ai point ce... Que vous désirez voir... Ma fille là devant porte mon laisser-passer... Accordé par la reine... d'Alexandrie... J'ai étééé... Brûlé pendant l'attaque de la viiihle... Et je n'ai d'autre masque... Que ceux de ma chérie pour sortiiir... Pahrdonnez mon arrogance si vous y voyez... Un vilain te que moi...

Après cela je me mettais à tousser abondement, au point que les gardes me laissaient passer par pitié. J'avançais d'une démarche un peu boiteuse alors que les portes s'ouvraient, je faisais signe à Loren de me suivre puis, alors que nous étions bientôt sortit de la gare et que les portes de la citadelle étaient ouverte, un des gardes se mis à crier.

- Mais il ne boitait pas à sa sortie... Puis sa grande cape verte c'est... ! Fermez la pooorte !!!

Je faisais signe à Loren de se dépêcher courant vers celle-ci, en espérant arriver à temps.

Je fixe alors tour à tour les gardes et la fripouille, avec un petit sourire aux lèvres. C'est donc bon pour le laisser passer ! Et il confirme en plus les mots de cet homme, indiquant qu'il a été fait par l'ancienne reine d'Alexandrie, Branet... La fripouille lui répond alors, et je le fixe d'un air neutre. J'aurais presque pu rire, mais on m'a appris à retenir ce genre de choses, c'est donc ce que je fais. On peut alors avancer, cette histoire a du les toucher. Tout en marchant, j'arrive à détacher le sac de mon dos pour pouvoir l'ouvrir et déposer le laisser passer dedans. Au moment où j'allais le lâcher, un garde se met à crier. De la même main que le laisser passer, j'attrape une sorte de bourse, ou un sac plus petit si l'on veut. Celui-ci contient un peu de nourriture et les seuls gils que je possède. Avec un sac plus petit, tenant encore le laisser-passer, et mon bâton dans l'autre main, je me mets à courir.

Mon sac reste au milieu du chemin, et je perds quelques vêtements sans valeur. La robe que je porte actuellement est la seule qui en ait réellement, en fait. Alors que je tente de le suivre, les portes au loin se referment assez lentement. Je ne cours pas aussi vite, mais si tout va bien, cela devrait passer. N'étant pas forcément adaptées à la marche ni à quoi que ce soit, je finis même par perdre ces chaussures, et je peux alors avancer plus vite, bien que les cailloux qui peuplent le chemin soient douloureux.

J'arrive au niveau de la porte alors qu'il ne me reste que la place pour pouvoir passer. Une fois glissée de l'autre côté, je n'ai qu'une envie, c'est de me laisser tomber par terre pour reprendre mon souffle. Au lieu de ça, je reste debout, ma main posée près de mon cœur, et respire assez fort. Il a peut être l'habitude de faire autant de sport, mais pas moi... Une fois que j'ai à peu près repris une respiration normale, je glisse le laisser-passer dans ce petit sac, puis envoie un petit sourire à la fripouille, bien que je montre encore des signes d’essoufflement.

« P-plus...J-jamais ça... »

Je souffle alors un grand coup, avant de me mettre à observer les alentours. Mis à part la porte derrière nous, il ne semble rien y avoir autour. Comme si nous étions seuls au milieu de nulle part...

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